IBM promet un ordinateur quantique de plus de 4000 qubits en 2025
IBM poursuit sa montée en puissance dans l’informatique quantique. Après avoir dévoilé en 2021 Eagle, un processeur de 127 qubits, soit plus de deux fois mieux doté que ceux de ses concurrents, tel Google, le fondeur étasunien avait déjà fait un grand pas technologique en vue de dépasser 400 qubits en 2022 et 1000 qubits dès 2023. “Au-delà de 1000 qubits, nous allons pouvoir démontrer l'avantage quantique sur des cas pertinents”, estimait Béatrice Kosowski, la patronne d’IBM France.
La puce Osprey, dont la puissance atteindra 433 qubits, sera ainsi dévoilée cette année. En 2023, le processeur Condor devrait permettre à IBM de dépasser 1100 qubits, un grand objectif pour Big Blue. Et en 2024, le processeur Flamingo délivrera 1386 qubits. Cette montée en puissance est essentielle pour le secteur, puisque des systèmes quantiques de l'ordre de 200 à 500 qubits permettraient de les rendre viables d'un point de vue commercial.
Trois puces de 1386 qubits pour une puissance totale de 4158 qubits
IBM entend aller encore plus loin et a présenté une feuille de route très ambitieuse. Le groupe a identifié trois piliers pour “inaugurer une ère d’informatique quantique pratique”, à savoir “un hardware robuste et évolutif, un software quantique de pointe pour orchestrer et activer des programmes quantiques accessibles et puissants, et un vaste écosystème mondial d’organisations et de communautés prêtes pour le quantique”.
Ces piliers doivent être au cœur des trois étapes mises en œuvre par IBM pour décupler ses capacités de calcul quantique. Ainsi, l’enjeu sera d’abord de “créer des capacités pour communiquer et paralléliser de manière classique les opérations sur plusieurs processeurs [avant de] déployer des coupleurs à courte portée au niveau de la puce”. L’étape finale sera de “fournir des liens de communication quantiques entre les processeurs quantiques”. Tout ceci pour atteindre l'objectif fixé à 2025 d'un ordinateur quantique de plus de 4000 qubits. À cet horizon, IBM espère dévoiler son processeur Kookaburra qui embarquera trois puces de 1386 qubits pour une puissance totale de 4158 qubits.
“Avec notre plateforme Qiskit Runtime, les avancées dans le software, le hardware et les objectifs théoriques décrits dans notre feuille de route, nous avons l'intention d'inaugurer une ère de superordinateurs quantiques qui ouvriront de vastes et puissants espaces de calcul pour notre communauté de développeurs, nos partenaires et clients”, a indiqué Darío Gil, vice-président senior et directeur de la recherche chez IBM. Après avoir dépassé 4000 qubits en 2025, le géant nord-américain veut développer des machines proposant une puissance de calcul comprise entre 10 000 et 100 000 qubits, mais plutôt vers la fin de la décennie.
De premiers usages commerciaux d’ici trois à cinq ans ?
Selon une étude publiée par le centre de recherche de Capgemini, 23 % des entreprises dans le monde étudient ou prévoient d'étudier l’exploitation des technologies quantiques de nouvelle génération. 43 % s’attendent à ce que les nouvelles technologies quantiques permettent d’aboutir à de premiers usages commerciaux d’ici trois à cinq ans.
Les firmes les plus friandes de ces technologies évoluent essentiellement dans les télécoms (41 %), l’aérospatial et l’automobile (36 %), ainsi que les sciences de la vie (30 %). En 2021, l’écosystème quantique a bénéficié de 3,2 milliards de dollars d’investissements issus du capital-risque privé mondial, dont 1 milliard sur le seul dernier trimestre, selon le cabinet The Quantum Insider.